‘Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Articles L.335-2 et suivants.
   

    Après avoir composé tant de poésies, l’idée d’écrire un livre traversa mon esprit. L’aventure m’aurait plu, mais l’œuvre me parut aussi ardue que créer un tapis à partir de la laine des moutons. D’autant que, ce tapis, je l’aurais voulu finement décoré... Puis je suis partie en mission spirituelle en Afrique Noire.
Mon mari et moi, notre fille aînée et une amie, nous avons vécu plusieurs années parmi
la population locale. J’ai aimé le peuple africain. Je reviens l’âme imprégnée de souvenirs, d’amour, et d’émotions en tous genres. Alors ce roman coula comme un fleuve après l’orage d’été, comme un torrent de montagne à la fonte des neiges. Aujourd’hui je suis heureuse de pouvoir partager, avec le plus de monde possible, ces merveilleux sentiments amoureux.  
        Suzanne
 
   !  Idée cadeau  !
 
   A la fois poétique et imprégné de parlé populaire africain, il transportera son lecteur dans un pays
   où la pauvreté a enrichi ses habitants, ces gens charmants dont le sourire semble être génétique. 

A l'ombre d'un éventail
(Missionnaire en Afrique)
Table des matières

CHAPITRE 1er
6, rue des lilas...

CHAPITRE II
1ère année en Afrique
Ca va bien ! Mer-ci !

CHAPITRE III
2ème année en Afrique
Le baptême africain

CHAPITRE IV
3ème année en Afrique
De bien agréables assises

CHAPITRE V
4ème année en Afrique
Le grincement des gonds

CHAPITRE VI
5ème année en Afrique
Odabo... O...
____



QUELQUES PETITS EXTRAITS

CHAPITRE  1er

     ... Des graviers m’éclaboussent le visage lorsque je remarque, coincé entre le mur et l’escalier, comme l’angle d’une enveloppe. J’ai du mal à l’attraper.... Oui, c’est bien une enveloppe, une enveloppe bleu délavé avec un timbre à 15 francs, la Marianne de Muller. A l’intérieur, il y a une lettre, une lettre datée du 12 avril 1955. A l’époque j’avais tout juste 5 ans.
     Voyons, le destinataire… Mademoiselle Emilie, 6 rue des lilas. Serait-ce une lettre d’amour ?

     Petite Emilie chérie,
     Voici le mot attendu qui t’indiquera qu’une fois de plus je suis arrivé sans anicroche. Le voyage toutefois fut pénible et j’en suis vraiment aujourd’hui encore tout exténué… Il me sembla que jamais je ne verrai la fin de cette journée qui me permettrait enfin de me reposer, de dormir. Je suis quand même arrivé intact, c’est bien là l’essentiel.
     Je dois mettre la dernière main à mon devoir d’harmonie.
     Voilà, petite Emilie chérie, les premiers échos de mon arrivée ici.
     Je t’écris, cher moment quotidien que je ne veux pas manquer, ne serait-ce que pour te dire simplement : Je t’aime.
     Maxime.

     Je suis très émue et, rêveuse, je reviens sur le lieu de ma découverte. 1955 ! Ces jeunes amoureux pouvaient avoir 20 ans, aujourd'hui ils en ont 70 ! Sont-ils encore en vie ? Se sont-ils mariés ? Ont-ils été heureux ? Qui sont-ils ? Où sont-ils ?

     Soudain, mon cœur bascule ! il y a une seconde lettre…


 
CHAPITRE  2

En France, les semaines filent à la vitesse de l’éclair et ne laissent que peu de souvenirs. Ici, elles traînent au pas des bœufs paissant le long de la lagune ; chaque journée est une drôle d’aventure à conter à ses petits enfants...    

     … Une gracieuse femme, grande et sèche, au visage terne, s’approche de moi, un bébé dans les bras : « Tiens ! Emmène-le avec toi. » me dit-elle. Je reste interdite un instant, ne sachant ce qu’elle veut dire exactement.
     - C’est ton enfant ?
     - Oui, prends le, il est pour toi.
     - Tu veux me le donner ?
     - Oui, tiens ! prends-le.
     - Mais… tu ne l’aimes pas ?
     Elle éclate de rire, pivote sur un pied et jette un regard complice à ses amies : « J’en ai d’autres ! Je ne peux pas tous les nourrir. »
     - Ses amies : C’est ce qu’elle te dit, elle en a trop ; C’est dur pour elle. Il faut le prendre…


.....un enfant s’était fait mordre un doigt de pied par un zanhwan, une espèce de grosse fourmi. L’insecte restait accroché à son orteil, tandis que l’enfant hurlait de douleur. Lorsque ses parents ont écrasé la méchante bestiole, une forte odeur de serpent s'est répandue tout alentour.
Devant mon air ahuri, dans un éclat de douce moquerie, Murielle s’exclame : « En voilà des missionnaires en Afrique ! »
Les missionnaires ne sont pas des surhommes. Ils ont aussi leurs goûts, leurs dégoûts, leurs préférences et leurs craintes, mais ils sont résolus à mener à bien leur mission. C’est aussi notre détermination.
Les gens commencent à nous connaître, ils disent que nous sommes ‘des hommes de Dieu’, des ‘ma sœur’, avec un pasteur...


     CHAPITRE  3
 
     … la cour est boueuse et glissante. Rose apparaît dans l’embrasure de la porte, belle comme une Béninoise. Son sourire brille tel un soleil sur son doux visage aux grands yeux bruns. Mon regard s’accroche à ce charme naturel, pur, sans artifice. Dans la chambre, le cartonnage moisi du faux plafond pendille. Rose est fatiguée, ses mouvements sont ralentis : « J’ai passé une partie de la nuit debout, le bébé dans mes bras. Lorsqu’il pleut, l’eau ruisselle partout. Le sol est inondé, je ne peux pas m’allonger. Cette nuit il a bien plu. J’étais là dans ce coin ! » Nous dit-elle.
     Je l’imagine dans l’ombre de la nuit, sa longue silhouette légèrement courbée, le bébé sur sa poitrine. Dans la longueur de sa patience, elle écoute la pluie, elle attend le retour du soleil. Cette grande chambre paraît bien nue avec ses trois chaises éparpillées, une petite table en coin encombrée de livres et de cahiers, et une corde en travers de la pièce sur laquelle on a jeté des vêtements. Nous nous asseyons. France enseigne Rose, je reste en retrait, la chaleur a tendance à m'endormir...

     CHAPITRE  4
 
     … Nous descendons le vieux quartier, les ruelles usées et poussiéreuses traînent, fatiguées, d’anciennes maisons coloniales. Tout en bas, en témoin immortel des marchants d’esclaves, la place Chacha s’étend, secrète et silencieuse. La piste défoncée nous secoue durement, nous sautons à la cadence des trous. Nous nous garons sous les cocotiers et nous asseyons sur le sable humide de la plage. Dans le mugissement continu de la mer, j’abandonne mon corps au vent venu du large. Une voiture s'arrête au delà du cinquième cocotier, un couple en descend, la femme porte une corbeille. L'homme entre dans la mer, la femme le rejoint et lui tend... on dirait une poule. Nous les observons, leur comportement est mystérieusement étrange...

     CHAPITRE  5
 
     …Son charisme a le parfum de l'islam, un charme surprenant, anachronique, d'une autre époque ou d'un autre monde. On n'aurait pas pu l'inventer. Costumé pour une pièce de Molière, il est superbe ! Source d'inspiration pour une sensibilité d'artiste, c'est un 'fou' sympathique. Nous le croisons régulièrement et il me fait rêver... France et moi, nous nous rendions à un rendez-vous, j'étais à l'arrière de la moto, nous traversions un secteur sauvage de brousse et c'était bien agréable. Puis nous l'avons vu ! Nous nous sommes arrêtées dans l'appréhension de sa réaction...

CHAPITRE  6
 
...« Je voulais vous poser une question, dit-elle. Pourquoi Dieu a fait écrire la Bible ?
-  Si ton papa habitait très loin et qu’il ne te donne pas de nouvelles, serait-ce gentil de sa part ?
-  Non.
-  Maintenant, imagine qu’il t’explique où il est et ce qu’il fait ; il te donne aussi de sages conseils : il te suggère un petit travail afin de pouvoir manger. Il te supplie de prendre soin de ta petite sœur et il te promet qu’à son retour, si tu as tenu compte de ses instructions, il te fera un beau cadeau. Qu’en penses-tu ?
-  Il m’aime. J’ai compris. Dieu m’aime. Dans la Bible il me donne de bons conseils et il me promet la vie éternelle.
-  Exactement ! Exactement Pauline. »
J’entends rire Murielle ; je lui demande pourquoi elle rit, alors, entre deux gloussements elle crie :
« C’est ton accent ! Tu parles comme eux ! On dirait une Africaine ! »
Je n’en suis pas mécontente, je souris.
...
_____  

 
     ... "Elle m’accuse o. Elle m’accuse d’avoir consulté o, un so cier o, pou fai mou i mon mari o. Je lui ai dit : Quoi o ? Moi faire mourir mon mari o ? Alors je suis folle o ? Qui donnera à manger à mes enfants o, si je tue mon mari o ? Si j’ai vingt mille francs o, je ne vais pas les donner au sorcier o. Je vais acheter un sac de riz o et le vendre o ! Tu ne me connais pas o ! Tu n’as rien compris o !
     -  Et ta maman, que dit-elle ?
     -  Ma Vieille o ? Elle me dit o ! ma fille o ! tu es en apprentissage o ! Tous les maris o, ils sont comme ça o. C’est ce qu’elle a dit o, la Vieille o.
     -  Larissa, j’aime beaucoup ta façon de parler, tu rajoute partout des ‘o’. Peux-tu m’expliquer pourquoi ?
     -  C’est que je chante o, en parlant o. Tu n’entends pas o ? Je chante o.

     Yabo me dit toujours d’écouter le chant des femmes pour comprendre leur douleur. Rire pour ne pas pleurer, chanter pour ne pas crier. Rire et chanter pour continuer à vivre une vie qui ne laisse pas le choix

 
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